OUTIL DE GESTION

Boîte à outils pour la gouvernance de la pêche artisanale dans les aires marines protégées

Zones pilotes
GROUPES CIBLÉS PAR L’OUTIL
Gestionnaires d’aires marines protégées (AMP)
THÈME
Pêche
MOTS CLÉS
AMP, boîte à outils, cogestion, gouvernance, pêche artisanale

PROBLÈMES POUVANT ÊTRE RÉGLÉS AVEC CET OUTIL

Garantir une gestion efficace des AMP méditerranéennes requiert une bonne gouvernance et une approche écosystémique intégrant le secteur de la pêche, en particulier les pêcheurs artisanaux, en tant que partie prenante légitime dans le processus décisionnel. La Boîte à outils pour la
gouvernance de la pêche artisanale (la « Boîte à outils ») est la pierre angulaire d’une approche ascendante « vers la cogestion ». Elle décrit plus de 20 mesures concrètes pour renforcer l’efficacité environnementale et socio-économique des AMP en termes de gestion de la pêche artisanale, et le degré de faisabilité de chacune.

CONDITIONS NÉCESSAIRES À SA MISE EN OEUVRE

Infrastructure technologique

Aucune infrastructure technologique particulière n’est requise pour le processus de formulation et de mise en oeuvre de cette Boîte à outils. Des exigences technologiques pourront s’appliquer concernant les outils spécifiques susceptibles d’être adoptés, comme les appareils-photo et les caméras, pour améliorer la surveillance et les contrôles.

Formation

Une formation initiale peut être requise pour établir une plateforme de coopération entre les pêcheurs artisanaux et les gestionnaires d’AMP. Des formations spécifiques pourront être mises en place pour les outils spécifiques susceptibles d’être adoptés, par ex. pour renforcer les capacités des gardes pour faire respecter la réglementation dans les AMP, pour améliorer la capacité des pêcheurs lors des activités de surveillance, et pour développer la capacité des pêcheurs à suivre et signaler les captures, les observations de cétacés
et tortues marines en danger, les observations d’espèces envahissantes et les déchets marins.

Investissement

Le coût et le temps nécessaires pour mettre en oeuvre chaque outil de la Boîte à outils ont été estimés selon une échelle à trois niveaux (coût faible, moyen et élevé) par les gestionnaires des AMP pilotes, en se basant sur le budget annuel de leur AMP, la main-d’oeuvre à disposition dans leur AMP et le nombre d’acteurs à impliquer dans leur AMP.
D’après l’expérience des gestionnaires, les attributs ayant les plus grands besoins médians (en termes de coût, de temps et d’implication des acteurs) pour mettre en oeuvre les outils correspondants étaient l’application de la réglementation et l’amélioration de la viabilité de la pêche artisanale.

UTILISATION

Concept

Tous les outils et mesures de gestion figurant dans la Boîte à outils ont été testés dans les 11 AMP pilotes. Ils ont été regroupés en cinq grandes catégories :

  1. Application de la réglementation – renforcer la capacité des AMP en matière de surveillance et de contrôle (patrouilles).
  2. Engagement des pêcheurs dans le processus décisionnel.
  3. Connaissance et appropriation – s’assurer que les décisions reposent sur toutes les formes de connaissance et d’information, et encourager la sensibilisation et l’éducation des parties prenantes. Viabilité environnementale de la pêche artisanale.
  4. Viabilité économique, c.-à-d. améliorer les revenus de la pêche artisanale.
    La Boîte à outils illustre les résultats de ces mesures et les enseignements découlant de leur mise en oeuvre.


Fréquence de mise en oeuvre recommandée

Un système de cogestion efficace et équilibré doit être un processus dynamique et adaptatif car les objectifs de conservation des AMP peuvent varier au fil du temps, la pêche peut évoluer (comme tout autre secteur économique) et, en particulier, l’état de l’environnement (y compris les stocks de poissons) peut empirer ou s’améliorer. Pour cela, le système doit comporter un « plan de gestion de la pêche artisanale » de base et prévoir une « salle de commande » artagée (par ex. un comité formel) où les organismes de gestion des AMP et les pêcheurs se réunissent régulièrement et prennent des décisions pour apporter les changements nécessaires en vue d’améliorer l’efficacité du système et des actions par rapport aux objectifs fixés.

DIFFICULTÉS POTENTIELLES

  • Une réelle volonté de partager le pouvoir, surtout de la part des gestionnaires d’AMP, est fondamentale pour une cogestion efficace.
  • De plus, les pêcheurs locaux doivent s’efforcer de parler d’une seule voix, ou parvenir à une position commune sur les propositions des AMP.
  • L’implication d’autres acteurs locaux, comme les agences gouvernementales, les chercheurs, les ONG et d’autres secteurs économiques comme l’industrie de la plongée, peut être très utile mais ces acteurs ne remplaceront pas les décisions des pêcheurs artisanaux.

RÉSULTATS ATTENDUS

Résultats quantitatifs

Grâce à la mise en oeuvre des outils figurant dans la Boîte à outils dans les AMP, un système de gestion efficace et partagé peut être mis en place pour la pêche artisanale dans les AMP méditerranéennes.

Autres applications potentielles

La Boîte à outils peut être un instrument utile pour tout gestionnaire d’AMP désireux d’améliorer la gouvernance dans son AMP grâce à une meilleure coopération avec les pêcheurs artisanaux locaux. Les outils testés peuvent répondre à certains des problèmes les plus récurrents
rencontrés par tout gestionnaire d’AMP concernant la pêche artisanale au sein et autour de l’AMP.

INFORMATIONS CLÉS

  • Dans l’AMP de Telascica (Croatie), grâce aux activités stimulées par le projet FishMPABlue 2, le ministère de l’Agriculture (direction de la Pêche) a créé un Groupe de travail pour préparer un « Plan de gestion de la pêche artisanale », et les pêcheurs artisanaux locaux figurent parmi les principaux acteurs de ce groupe.

 

  • Dans l’AMP de Torre Guaceto (Italie), dans le cadre des réunions pour la mise en œuvre de l’action pilote de FishMPABlue 2, les pêcheurs artisanaux locaux ont accepté de signer un mémorandum d’entente pour élargir la superficie de l’AMP.

 

  • Dans l’AMP d’Es Freus (Espagne), le gouvernement régional a accepté de couvrir la moitié des coûts d’équipement nécessaire à l’installation de caméras vidéo sur l’île de S’Espardell, et il a indiqué sa volonté de diffuser cet outil dans d’autres AMP des Baléares, pour accroître la capacité de surveillance des AMP en temps réel.