Programme de jumelage ASPIM

Une liste des aires spécialement protégées d’importance méditerranéenne (liste ASPIM) a été établie en 2001 par les parties contractantes à la convention de Barcelone à travers le protocole ASP/BD pour promouvoir la coopération dans la gestion et la conservation des aires naturelles, ainsi que dans la protection des espèces menacées et de leurs habitats. Peuvent figurer sur la liste des ASPIM des sites représentant une importance pour la conservation des éléments constitutifs de la diversité biologique en Méditerranée ; renfermant des écosystèmes spécifiques à la région méditerranéenne ou des habitats d’espèces menacées d’extinction ; ou présentant un intérêt particulier sur le plan scientifique, esthétique, culturel ou éducatif. Cependant, la protection des habitats marins et de la biodiversité en Méditerranée nécessite des efforts non seulement pour augmenter la superficie protégée, mais aussi pour améliorer l’efficacité de la gestion des aires protégées.

But de l’outil

Le programme de jumelage ASPIM vise à développer et à renforcer la gestion efficace des ASPIM, en contribuant à la mise en œuvre du protocole ASP/BD de la convention de Barcelone. Il vise également à contribuer à la réalisation de l’objectif nº 3 du cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020 et de l’ODD nº 14.5 en Méditerranée.

Objectifs principaux

Ce programme de jumelage a pour objectif spécifique de promouvoir la mise en réseau, la normalisation de la gestion et le soutien au renforcement des capacités, aux bonnes
pratiques et à l’échange d’expériences entre les ASPIM et
les AMP.

Infrastructure technologique

Aucune exigence technique particulière n’est en place pour la mise en œuvre du programme de jumelage.

Formation

Une formation sur le terrain est organisée pour les gestionnaires ASPIM lors des visites d’échanges. Une formation en personne sur l’ISEA (Interventi Standardizzati di gestione Efficace in Aree protette) pour améliorer l’élaboration et la mise en œuvre du plan de gestion a été organisée et est disponible sur la plateforme collaborative ASPIM.

Investissement

Le programme de jumelage est financé par le ministère de la transition écologique (MiTE) dans le cadre de l’accord de coopération entre MiTE et l’ONU Environnement/PAM. Après 2020, CAR/ASP a tiré parti des jumelages mis en œuvre en 2018 et 2019 avec le soutien de MiTE en planifiant davantage de jumelages dans le cadre des projets MAVA NoTakeZone et ENSERES.

Concept

Coordonné par le CAR/ASP et le PNUE/PAM, le programme de jumelage ASPIM s’articule autour des activités suivantes :

• Mettre en place des programmes de suivi pour contribuer au programme intégré de suivi et d’évaluation (IMAP) de la convention de Barcelone ;
• Partage des bonnes pratiques, des stratégies de gestion et des visites d’échange des gestionnaires d’ASPIM/AMP pour soutenir la mise en œuvre de modèles et de stratégies efficaces ;
• Mettre en œuvre des processus participatifs visant à impliquer les parties prenantes dans les stratégies de gestion identifiées et organiser des sessions de formation sur le terrain pour une meilleure gestion opérationnelle ;
• Mettre en œuvre des actions de gestion concrètes sur le terrain ;
• Impliquer les ONG dans les activités de l’ASPIM/AMP à travers des appels à projets et la mise en œuvre d’activités de petits projets sur le terrain ;
• Créer du matériel de communication et de capitalisation des leçons apprises et des approches innovantes des petits projets mis en œuvre par les organisations de la société civile ;
• Établir une plateforme collaborative pour les ASPIM/AMP sur la base de l’expérience acquise au cours des activités de jumelage.

Zones pilotes

Les pays bénéficiaires de ce programme sont l’Albanie, l’Algérie, l’Italie, la Slovénie et la Tunisie.

Les programmes de jumelage suivants ont été mis en œuvre en 2018-2019 :

• AMP de Tavolara-Punta Coda Cavallo (Italie) / Réserve marine des îles Habibas (Algérie) ;
• AMP des îles Égades (Italie) / Réserve naturelle des îles Kneiss (Tunisie)
• AMP de Torre Guaceto (Italie) / Parc national marin de Karaburun-Sazan (Albanie)
• AMP de Torre Del Cerrano (Italie) / Parc paysager de Strunjun (Slovénie)

Calendrier de mise en œuvre recommandé

Le programme de jumelage, coordonné par le CAR/ASP, a été élaboré selon les phases suivantes :

1. Identification des partenaires du jumelage ;
2. Définition du contenu spécifique de chaque programme de jumelage et signature d’accords de jumelage entre 4 ASPIM/AMP italiennes et 4 autres ASPIM/AMP ;
3. Organisation d’une réunion de lancement ;
4. Mise en œuvre des activités du programme de jumelage.

Un défi possible est la mise en œuvre sur le terrain des bonnes pratiques transférées par les gestionnaires d’ ASPIM/AMP jumelées.

Résultats quantitatifs

Avec la mise en œuvre du programme de jumelage, les ASPIM/AMP concernées devraient améliorer leur efficacité de gestion en s’appuyant sur l’expérience et les capacités d’autres aires protégées.

Principaux résultats visés

Amélioration des plans de gestion et de leur mise en œuvre.

Potentiel de transfert

Le programme de jumelage des ASPIM est une initiative réussie qui répond concrètement aux besoins et aux défis des habitats marins, ainsi qu’à la conservation et à la gestion de la biodiversité dans certaines ASPIM/AMP en Méditerranée. En tant que tel, il constitue un exemple positif de lancement de nouveaux programmes de jumelage impliquant d’autres aires protégées de la Méditerranée.

• Au total, 39 ASPIM, parmi les 1 233 AMP et d’autres mesures efficaces de conservation par zone, sont situées en Méditerranée. Pour être inscrites sur la liste des ASPIM, les aires marines et côtières protégées candidates doivent présenter un ensemble de caractéristiques écologiques, scientifiques, esthétiques, culturelles ou éducatives présentant un intérêt dans le cadre des soumissions officielles présentées par les parties contractantes concernées. Une fois inscrits sur la liste, les ASPIM font l’objet d’un suivi dans le cadre d’examens périodiques rigoureux qui ont lieu tous les six ans ;

• Les ASPIM offrent une multitude d’avantages. Ils servent de cadres à la coopération régionale, bilatérale et multilatérale, au partage et à l’échange de bonnes pratiques et au transfert de solutions durables entre les différents contextes sous-régionaux de la Méditerranée. En outre, ils génèrent des « retombées positives », telles que des prises plus saines et plus importantes pour les pêcheurs opérant dans les zones environnantes.