OUTIL DE GESTION

Boîte à outils pour le suivi des déchets marins et de leurs impacts sur la biodiversité dans les AMP méditerranéennes

Zones pilotes
GROUPES CIBLÉS PAR L’OUTIL
Gestionnaires d’aires marines protégées (AMP), scientifiques, techniciens
THÈME
Déchets marins
MOTS CLÉS
Biodiversité, déchets marins, protocole, Suivi, surveillance

PROBLÈMES POUVANT ÊTRE RÉGLÉS AVEC CET OUTIL

Les déchets marins sont un problème majeur, en particulier en Méditerranée, car ils mettent en danger non seulement la faune et les écosystèmes, mais ont également de graves impacts socio-économiques. L’évaluation de la présence de déchets marins dans les zones côtières et marines, ainsi que de leurs impacts sur le biote, notamment sur les espèces menacées par l’ingestion et l’enchevêtrement, est fondamentale pour soutenir la réalisation des objectifs de conservation, en particulier pour les AMP méditerranéennes.

But de l’outil

Cette boîte à outils opérationnelle vise à contribuer à la lutte contre les déchets marins dans les AMP méditerranéennes en fournissant une approche harmonisée, cohérente et globale des évaluations des déchets marins.

Objectifs principaux

L’objectif de cette boîte à outils est de fournir une compilation de tous les protocoles nécessaires à la mise en œuvre de la stratégie harmonisée de suivi des déchets marins de Plastic Busters, qui couvre la présence et l’impact des déchets marins dans les zones pélagiques et côtières méditerranéennes, en mettant l’accent sur les espèces marines, y compris celles qui sont en danger (par exemple, les cétacés, les tortues marines, les oiseaux, les requins, etc.).

CONDITIONS NÉCESSAIRES À SA MISE EN OEUVRE

Infrastructure technologique

Une liste détaillée et complète des exigences technologiques nécessaires est présentée pour chaque protocole de suivi. Par exemple, on compte parmi elles l’utilisation de caméras numériques (sous-marines) et d’unités GPS portatives avec des batteries supplémentaires (idéalement des batteries rechargeables) pour la majorité des protocoles, ainsi qu’un débitmètre océanographique et un stéréomicroscope pour la séparation des échantillons afin de réaliser le suivi des microdéchets présents à la surface de la mer à l’aide de filets manta. Des balances numériques (idéalement avec une précision de 1 g) peuvent également être nécessaires pour la pesée. Lorsque des véhicules télécommandés (ROV) sont utilisés, un système de positionnement acoustique sous-marin (USBL) est recommandé pour fournir une position géographique et de profondeur détaillée des ROV le long des transects, en plus d’un système de mesure de profondeur automatique (auto depth) et d’au moins deux faisceaux laser à une distance connue, à utiliser comme échelle métrique. Un stéréomicroscope avec logiciel d’analyse d’image et une spectroscopie FTIR ou Raman avec logiciel d’analyse associé sont également nécessaires pour analyser l’ingestion de déchets.

Formation

La mise en œuvre de cette boîte à outils nécessite des connaissances et une expertise adéquates, en fonction du protocole et des techniques utilisés. L’expertise est particulièrement nécessaire en ce qui concerne l’analyse des échantillons, l’utilisation des ROV et l’organisation, la mise en œuvre et la collecte de données réalisée par les plongeurs en bouteille ou en apnée.

Des sessions régionales de formation en ligne sur les protocoles harmonisés de suivi des déchets marins ont été organisées dans le cadre du projet Plastic Busters MPAs. La formation visait à transférer les connaissances acquises sur les approches et les méthodologies harmonisées de suivi des déchets marins aux gestionnaires et aux membres du personnel de l’AMP.

Investissement

Les ressources humaines, les équipements et le matériel nécessaires varient selon le protocole appliqué. Ces ressources sont décrites plus en détail dans la boîte à outils pour le suivi des déchets marins.

UTILISATION

Concept

Cette boîte à outils compile une série de protocoles harmonisés de suivi des déchets marins dans les AMP méditerranéennes, couvrant les méthodologies de suivi :

 

  • Macrodéchets sur les plages ;
  • Microdéchets dans les sédiments des plages ;
  • Macrodéchets à la surface de la mer avec observation visuelle par des navires de petite ou moyenne taille ;
  • Microdéchets à la surface de la mer à l’aide de filets de manta ;
  • Macrodéchets sur le fond marin avec des relevés au chalut de fond ;
  • Macrodéchets sur le fond marin avec des relevés visuels effectués en plongée en bouteille ou en apnée dans les eaux côtières peu profondes (0-30 m) ;
  • Macrodéchets sur le fond marin avec ROV en haute mer ;
  • Ingestion de macro et microdéchets chez les invertébrés, les poissons, les tortues marines, les oiseaux de mer et les mammifères marins ;
  • Identification des zones sensibles des déchets marins sur les plages.

 

Pour chaque protocole de suivi, des détails sont présentés dans la boîte à outils sur la façon de sélectionner les sites, la fréquence et le calendrier recommandés pour les enquêtes, l’unité d’échantillonnage, les limites de taille des déchets à inspecter, la façon d’effectuer les analyses et la classification des déchets, la façon d’établir des unités de référence et la liste de l’équipement et du matériel ainsi que les feuilles d’échantillonnage et d’enregistrement.

Zones pilotes

Les méthodes de suivi décrites dans cette boîte à outils ont été adaptées aux spécificités des trois principaux types d’aires protégées à étudier :

 

  1. Grandes aires protégées pélagiques et côtières (par exemple, le sanctuaire ASPIM Pelagos, entre l’Italie et la France) ;
  2. AMP de taille moyenne (par exemple l’archipel toscan, en Italie) ;
  3. AMP de petite taille (par exemple le parc national de Cabrera en Espagne et le parc national marin de Zakynthos en Grèce).

Dates de mise en œuvre

Pour chaque protocole, un calendrier précis est détaillé en termes de fréquence et de planification des enquêtes. En général, la plupart des protocoles exigent que le suivi soit effectué au moins deux fois par an. Le suivi de l’ingestion d’invertébrés et de poissons devrait être effectuée une fois par an.

DIFFICULTÉS POTENTIELLES

Une description détaillée de chaque protocole est présentée dans la boîte à outils, y compris la méthodologie pour l’appliquer de manière efficace ainsi que les difficultés et défis éventuels. Une considération générale, valable pour tous les protocoles, est que le relevé ne devrait pas représenter une menace pour les espèces menacées ou protégées (par exemple, tortues marines, oiseaux de mer ou de rivage, mammifères marins) ou leurs habitats (par exemple, végétation de plage sensible). Dans de nombreux cas, cela exclurait les zones protégées, mais cela dépend en grande partie des arrangements locaux de gestion.

 

La mise en œuvre intégrale de ces protocoles peut nécessiter des ressources humaines et financières afin d’assurer le niveau adéquat d’expertise et l’équipement technique requis. En outre, les conditions météorologiques peuvent poser des problèmes pour la réalisation des activités de collecte de données.

 

Enfin, il peut être difficile d’estimer avec précision le nombre de déchets/km2 lors du suivi des macrodéchets dans le fond marin à l’aide de relevés au chalut de fond, car cette action nécessite l’estimation de la « zone balayée » pendant le halage, qui, à son tour, requiert un équipement spécialisé qui peut ne pas être disponible tels que les dispositifs acoustiques montés sur le chalut. En base à son expérience et à sa connaissance de la géométrie de l’engin, le skipper peut conseiller l’équipe chargée des relevés sur la largeur et la hauteur effectives de l’embouchure du filet lors de chaque opération de pêche.

RÉSULTATS ATTENDUS

Résultats quantitatifs

En appliquant les protocoles normalisés présentés dans ce document, il est possible de collecter des données harmonisées, cohérentes et complètes sur la base desquelles des mesures appropriées peuvent être établies pour atteindre les objectifs de conservation fixés.

Principaux résultats visés

Obtention de données normalisées sur les déchets marins dans les zones côtières et marines.

Potentiel de transfert

Les protocoles proposés dans le présent document se fondent sur les travaux réalisés dans le cadre de la mise en œuvre de la législation correspondante de l’UE et de la convention de Barcelone. En tant que tels, ils peuvent être appliqués par les autorités locales et nationales, ainsi que par les gestionnaires d’AMP dans toute la Méditerranée.

Zones pilotes

Le Sanctuaire ASPIM Pelagos, entre l’Italie et la France ; l’archipel toscan, en Italie ; le parc national de Cabrera, en Espagne ; et le parc national marin de Zakynthos, en Grèce.

INFORMATIONS CLÉS

  • Cette boîte à outils fait le point sur toutes les avancées récentes réalisées par le groupe technique MSFD de l’UE sur les déchets marins et le groupe CORMON de la convention de Barcelone. En outre, il s’appuie sur les résultats de projets pertinents tels que le projet DeFishGear d’IPA-Adriatic, le projet INDICIT financé par l’UE et les projets d’Interreg relatifs aux déchets marins en Méditerranée, à savoir les projets MEDSEALITTER, AMAre et ACT4LITTER.

Pour plus d'informations

Contact du projet : Plastic Busters MPAs Interreg MED

ISPRA : Teresa Romeo (teresa.romeo@isprambiente.it)

Université de Sienne : Prof. Maria Crisitina Fossi (fossi@unisi.it)

Liens d’intérêt :

Boîte à outils pour le suivi des déchets marins et de leurs impacts sur la biodiversité dans les AMP méditerranéennes

 

Donateur :

https://www.interreg-med.eu/

Partenaires

  • Ministère albanais de l’Environnement – Direction de la biodiversité et des aires protégées
  • Blue World Institute – Institut pour la recherche marine et la conservation Blue World
  • Agence catalane des déchets – CAR/CPD Centre d’activités régionales pour la consommation et la production durables
  • Office de l’environnement de la Corse (OEC)
  • Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer, Département océanographie et dynamique des écosystèmes (IFREMER)
  • Centre hellénique de recherche marine
  • Ministère grec de l’environnement et de l’énergie, Secrétariat spécial pour l’eau
  • ISOTECH LIMITED
  • Institut de l’eau de la République de Slovénie
  • Fédération internationale pour le développement durable et la lutte contre la pauvreté en Méditerranée et en mer Noire (FISPMED)
  • Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) – Centre de coopération pour la Méditerranée
  • Institut national italien pour la protection de l’environnement et la recherche (ISPRA)
  • Legambiente ONLUS
  • Agence de gestion du parc national marin de Zakynthos (NMPZ)
  • Bureau d’information méditerranéen pour l’environnement, la culture et le développement durable (MIO-ECSDE)
  • Ministère croate de l’environnement et de la protection de la nature
  • Ministère de l’environnement, de la terre et de la mer, Direction générale de la protection de la nature et de la mer
  • NOVAMONT
  • Sanctuaire Pelagos pour les mammifères marins en Méditerranée
  • Programme d’actions prioritaires/Centre d’activités régionales (PAP/CAR)
  • Gouvernement régional des îles Baléares – Département de l’environnement, l’agriculture et la pêche
  • Ministère espagnol de l’agriculture et de la pêche, de l’alimentation et de l’environnement
  • Institut espagnol d’océanographie, Centre océanographique des Baléares (IEO-COB)
  • Stazione Zoologica Anton Dohrn
  • Institut de recherche Tethys
  • The Nature Conservancy
  • Parc national de l’archipel toscan (PNAT)
  • Région Toscane, Direction Environnement et Energie, Section Protection de la nature et de la mer
  • Plan d’action pour la Méditerranée/Programme des Nations unies pour l’Environnement
  • UNISI – Université de Sienne – Département des sciences physiques, de la terre et de l’environnement
  • Université de Bologne, Alma Mater Studiorum
  • Université de Split, Faculté de génie civil, d’architecture et de géodésie
  • WWF Italie

Crédit photo : Thomais Vlachogianni

Donor

Project